»-. Le joyeux printemps, bien clair et frais encore, est venu prendre aux branches les jeunes đż fripĂ©es, Joncher les prĂ©s humides d’une toison toute bruissante de vols d’insectes, semer les pĂąquerettes partout, Ă profusion, dresser les stellaires de nacre aux frĂȘles tiges dans l’inextricable echevellement des ronciers… Le ciel s’ouvrit, pour de bon, cette fois. Plus de âïž rapides, pesants, porteurs d’ondes. Avril a pleurĂ© et souri Ă son tour, changeant comme un â€ïž d’amoureux frivole. Mai, lumineux, Ă©gal, plein de santĂ©, a pris sa place. Un đvif, persistant, au ciel quelques stries vaporeuses, immobiles, lĂ©gĂšres comme des flocons de lumiĂšre. Une brise caressante qui passe en doux murmures dans la ramure des chĂȘnes, en longs souffles berceurs dans le feuillage Ă©mu des peupliers. Des nids au bois, dans les haies, Ă terre mĂȘme. Des đž Ă©clatantes jusque dans le ruisseau oĂč leur grĂące se mire. Des froufroutements d’ailes, de đż. Un air peuplĂ© de vols, de bruissements, d’harmonies.

De l’allĂ©gresse dans l’air, par terre, au â€ïž des hommes. C’est le mois de mai. Delphine Ă©tait exacte au rendez-vous au fond de son ouche. Elle y viendra chaque soir, Ă l’heure de rallier ses brebis, comme c’Ă©tait convenu entre eux. -. Rien ne pourra nous sĂ©parer. J’aimerais mieux mourir que de te perdre, tu entends !-. Et il revoit le beau visage douloureux levĂ© vers lui, les pauvres yeux brillants pleins d’amour, les paupiĂšres chĂ©ries qui battent, qui battent, les larmes qui jaillissent, irrĂ©sistibles, la douce Ă©treinte , la sĂ©paration dĂ©chirante. -. Ă demain !-. Ă demain, ma chĂ©rie !-. » Germain Fallon (L’ouche aux brebis)
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Beau tableau đŒ
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