Viens chez moi, j’habiterais chez toi

 »-. Il y aurait un dressing pour que nos vêtements ne soient pas entassés dans des armoires, une petite pièce pour que je puisse installer un labo photo, une chambre commune, il n’est pas question de dormir dans des pièces séparées. Il te faudrait un bureau pour travailler, une pièce pour moi et vivre ma vie quand tu serais en train d’écrire, où je puisse écouter de la 🎶 sans te déranger. Il y aurait de la moquette claire dans toutes les pièces, sauf dans la mienne où j’aimerais un bleu outremer ou un noir ébène, des murs blancs, dépouillés, une grande bibliothèque -discothèque. Dans le salon, il y aurait une cheminée et une statue de Giacometti, nous accrocherions les 🖼️ que tu entassés dans notre armoire, les lithographies de Bilal et celle de Dali que je me suis achetée avec mon premier job.

Je t’offrirais une orchidée DraculaRadiata de Colombie, le temps serait lent à passer et je lirais, je réapprendrais tout ce que j’ai oublié, pour que tu ne t’énerves plus quand j’ignore des choses que tout le monde connaît. Je tiendrais un journal que tu pourrais lire quand je serais absente, que tu saches ce que je pense de toi, que tu découvres les mots que je ne veux pas te dire quand tu me regardes. Nous aurions une femme de ménage, mais je m’occuperais de la 🏡, je le ferais très bien, je repasserais, j’adore ça, et tous les cols de tes chemises seraient amidonnés. Je ferais moi-même les rideaux de la 🏡 avec de la tarlatane, du tussor et de la soie sauvage.

Je préparerais des tartes que ta mère m’apprendrait à faire, il y aurait une vraie cuisine avec des accessoires en inox brillant, un grille- 🍞, une écumoire, une mesure à café, et aussi la Rolls-Royce des cuisinières, une La Cornue bleu roi, avec des boutons en laiton. Nous irions choisir des couvre-lits anglais, le soir je poserais sur la platine le CD qui contient tous les bruits de 🌊 des océans du monde… Tu me caresserais les cheveux comme le faisait ma mère, tu t’endormirais dans mes bras, la vie serait paisible, nous ferions le tour du monde que tu m’as promis, que nous pourrions raconter à l’enfant que tu m’as aussi promis… J’ai oublié quelque chose ?- » Yves Simon (Le prochain amour)