»-. Le printemps commençait à frapper sur ces premiers contreforts de Fillaoussène. Je marchais sur le sol baigné de ☀️, un sol chaud, doux, humide et souple sous les pas. À intervalles réguliers, tous les dix ou vingt rangs d’🌲 fruitiers, avaient été aménagés des pare-vents, des haies vertes de cyprès et de tamaris. Dans un grand terrain qui venait d’être défoncé, des ouvriers maures au visage fermé édifiaient en roseaux et en bruyère sèche une sorte de claie, longue d’une centaine de mètres. -. C’est un pare-vent provisoire. Derrière, je ferai planter la contre-haie définitive. Combien de temps pour qu’elle se développe et puisse servir à quelque chose ? Dix ans ? Vingt ans ? Combien d’années en plus pour que, à l’abri de la contre-haie, les oliviers aient poussé ?-. Il regardait ses nouveaux oliviers et sans doute eut-il la même pensée que moi…

Il nous emmena vers un gros 🌲, le seul de la propriété qui ne fut pas à l’alignement. C’était un vieil amandier, que la vieillesse avait noué et gercé. Et à qui, sans doute, elle avait appris la parcimonie, car aucune 🌸n’y poussait encore. -. Il a cent ou peut-être cent vingt ans. On ne sait même pas si ce sont les Maures ou les Espagnols qui l’ont planté. Et d’ailleurs, qu’est-ce que ça fout ? C’est un amandier. Ce n’est pas un symbole… Tiens, parle de ces amandiers à ton père. Il se souviendra de l’année où je les ai plantés. On a été les chercher ensemble en Espagne, il y a dix-sept ou dix-huit ans, sur les pentes de la Sierra Nevada, par le ferry de Malaga. Vous savez, ces oliviers qu’ils plantent maintenant ne donneront de toute façon que quand je ne serai plus là. Je plante quand même -. Il avait raison. Tout est bouteille à la mer. » Philippe Doumenc (Les Comptoirs du Sud)
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Quel magnifique chêne !
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