Vive le gribouillage !

Vous me connaissez barbouilleuse, je suis aussi une invétérée gribouilleuse. J’ai commencé toute petite, mes cahiers d’écolière en témoignent, à lâcher la ✋ sur ces dessins libres, et pas seulement dans les marges. Souvent sur des pages entières, ce qui m’a permis de laisser vagabonder mon esprit pendant les apartés de la maîtresse de classe. Le gribouillage, même s’il n’est guère reconnu par les puristes, est un art noble, à part entière. Il se pratique n’importe où, assis, debout, allongé, quasiment sans fournitures, sans temps imparti, sans idée préconçue, et même et surtout sans talent. Vive le gribouillage !

J’ai gribouillé partout, dans les embouteillages, dans la file du supermarché, dans la salle d’attente du médecin, dans l’autobus -gare aux chaos -, lors de pénibles et stériles réunions associatives en me cachant à peine, et même (presque) dans la salle d’accouchement, entre deux contractions. Le gribouillage, c’est plus qu’un art, c’est un vide-tête et un vide-❤️, un concept total de lâcher-prise. Le gribouillage ne supporte pas que l’oeil d’autrui s’y attarde, on le dissimule vite fait bien fait, il disparaît dans une poche. C’est un petit plaisir personnel, égoïste, à déguster sur-le-champ, sans complexes ni restrictions. Vive le gribouillage !

Mon conseil. Que faire de toute cette paperasse accumulée, de toutes tailles, toutes formes, tous sujets ? En mettre la plupart des pièces à la poubelle, car on ne peut tout garder. Quelques exemplaires, toutefois méritent un meilleur sort. On le pressent, on le sent, on le suppute, un détail, un thème, un coup de 🖍️ original ou décalé pourrait, à terme, donner lieu à un tableau. Je conserve ainsi dans un grande pochette, à toutes fins utiles, pas mal de gribouillages qui ont survécu au grand ménage, m’ont déjà inspirée et pourraient quelque jour encore me tenter… Post-scriptum. Saviez-vous que les plus grands maîtres, Léonard de Vinci en tête, eux-aussi gribouillaient ? Pas d’hésitations ! Vive le gribouillage ! Vive l’art qui se lâche !