»-. Nous allons, une fois encore, marcher dans les petites rues de Tokyo, Ă trois minutes Ă peine des voies express qui la traversent. Avec un peu de retard sur Kyoto, le printemps est enfin lĂ , avec les đždes cerisiers et la douceur de l’air. Un đ± monte le long d’un pylĂŽne Ă©lectrique. Des livreurs de repas passent sur leurs vĂ©lomoteurs. PrĂšs d’une Ă©choppe Ă cachets de cire, IrĂšne nous arrĂȘte. Elle se colle Ă moi et dit. -. L’incident d’hier est terminĂ©, j’ai dĂ©rapĂ©, excuse-moi. Je peux te redire quelque chose ? Je t’aime, je t’ai choisi pour fiancĂ©, et je veux passer ma vie avec toi-.

IrĂšne s’est installĂ©e dans un Bus Limousine qui relie les hĂŽtels de la ville Ă l’aĂ©roport, je reste un moment sur le trottoir Ă lui envoyer par la vitre mes derniers messages muets. L’autocar tarde Ă partir. Je repense Ă l’incident de cette đ. Je me demande si elle fait partie de ces gens capables d’abandonner des valeurs aimĂ©es et respectĂ©es pour donner plus de poids Ă des valeurs illusoires. S’octroyant ainsi le droit, pour un malheur de passage, de s’en aller, fixĂ©e sur l’inessentiel devenu subitement important Ă leurs yeux. MalgrĂ© les portes dĂ©jĂ fermĂ©es et la rigueur japonaise, je fais signe au chauffeur de m’ouvrir. -. Au-revoir, griotte !-. Elle pleure un peu plus… -. Reviens vite !-. Je vois le bus dĂ©marrer, un geste encore, puis il disparaĂźt lentement dans la circulation. Pendant quelques minutes, je ne sais plus quoi faire de mon corps. » Yves Simon (Le prochain amour)
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Belle histoire et beau tableau đŒ
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Ces beaux cerisiers ! â€ïžđž
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