»-. Mémé, je suis venu pour un conseil. Au lieu de partir à la guerre avec les autres, si je veux, je peux rester à Marseille-. Écoute bien ce que je vais te dire, Pascal, et ne l’oublie pas. Parce que je l’ai appris en déchargeant les cales des ⛵ et en me tuant les poumons à respirer les cuves des savonniers douze heures par jour, pour que ton père ait des culottes propres. Pendant la paix, l’ouvrier vit la misère, il travaille pour les autres. L’ouvrier de la guerre, c’est le soldat, et lui, en plus de la misère, il y gagne la mort. Et la mort, on n’a jamais rien fait de pire. Alors, ne fais pas le santon comme à ton habitude. Si tu veux rester, tu restes, et tu viens dimanche avec Séraphine, pour manger la daube -. Réglé.

La mémé avait raison. Des hommes allaient mourir, beaucoup peut-être. Et c’était un péché de ne pas choisir la vie quand on le pouvait. Le patriotisme, le devoir, le drapeau, c’étaient des mots pour couillonner les gens, mémé l’avait bien compris. Il sortit de sa poche son porte-cigarettes et souffla la première bouffée à la face ronde du ☀️. Sur la place Saint-Michel, des pigeons tournaient au-dessus des eaux mortes du bassin, et une douceur neuve de l’enfance entra en lui comme un lent mistral du souvenir. Pascal se redressa, respira à fond de poumons et, gaillardement, prit la direction du port. C’était décidé à présent, cette guerre il ne la ferait pas. » Patrick Cauvin (Rue des Bons-Enfants)
Bonjour Christine , je pense que si je devais aller faire la guerre, je serais « objectrice « de conscience plutôt la prison que d’aller tuer mon prochain , ma Foi me l’interdit, pourtant on me dira que c’est pour la Patrie… certes mais moi je ne peux pas. Bisous bonne journée MTH
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Belle histoire et beau tableau 🖼
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