La 🏡 en 🍞 d’épices

 »-. Personne n’avait enlevé les décorations de Noël, ni à l’extérieur, ni à l’intérieur de la 🏡. Une couronne de sapin, tressée de 🎀 rouges, semée de pommes de pin et de 🕯️, était encore accrochée à la porte. Des guirlandes lumineuses éclairaient les deux gros bouquets de buis du jardin. De la rue, on distinguait les fenêtres voilées de fausse neige dans laquelle une ✋ avait dessiné au pochoir un chariot du Père Noël enlevé par des rennes volants. Partout, des 🕯️, des branches de conifères et de houx. La 🏡 s’était immobilisée depuis les fêtes, elle flottait hors du temps. Comme Elisabeth, à présent. Dans son habit de fête, elle semblait sortie d’un conte de fées. En s’y installant, Elisabeth avait écrit à sa mère qu’elle réalisait ses rêves d’enfant, elle allait habiter une 🏡 en 🍞 d’épices. Agnès regarda le bâtiment rose, à travers la 🌃 brumeuse et liquide.

Son architecte l’avait édifiée à l’image des élégantes demeures du quartier, mais dans une version plus modeste. Elle semblait conçue pour des enfants blonds et sages, et une mère jeune et charmante. La mère jeune et charmante avait cessé de vivre, et les enfants n’étaient pas sages. De la rue, Agnès entendit hurler un bébé, une longue protestation suraiguë, vibrant sur quatre 🎶, toujours identiques, mais hurlées sur des rythmes changeants. Après une pause, suivant un tempo parfaitement régulier, surgissaient les cris de colère d’une seconde voix. Ces plaintes stridentes se superposaient dans la 🌃, coupées, à une cadence syncopée, par les récriminations d’une troisième voix, féminine. Trio pour soprano colorature, soprano dramatique et mezzo… Agnès demeura figée un instant, le doigt au-dessus de la sonnette. » Isabelle Hausser ( La Table des enfants)