»-. La grisette était une jeune fille indépendante gagnant sa vie comme lingère, modiste, gantière, demoiselle de magasin, etc. Ses contacts avec la mode et les clientes distinguées lui donnaient un raffinement que n’avaient pas les paysannes ou les ouvrières. Son adorable costume que décrivait un journaliste en 1867 était un petit bonnet de linge, une petite 👗 d’indienne ou de jaconas, un petit tablier de soie noire ou puce, des petites bottines en coton ou en mérinos. C’est ainsi qu’on voyait les Mimis et les musettes gaies, un peu écervelées, sincères, désintéressées, naïvement amorales, folles de plaisirs et de danses. Leurs amours avec les étudiants et les artistes étaient nombreuses et peu exigeantes.

Elles, et leurs amis, avaient figuré dans Scènes de la vie de bohème, de Murger. Ils auraient peut-être été tous oubliés s’ils n’avaient été mis en 🎶🎶 en 1896 par un grand musicien, Puccini, dans La Bohème. La grisette a été rebaptisée le petit trottin, la petite Parisienne, celle qui déjeune d’un sandwich dans un jardin public en jetant des miettes aux moineaux. Et qui habite un sixième étage avec une cage à serin à la fenêtre. Ce personnage, rebaptisé Mimi Pinson dans un conte d’Alfred de Musset, se retrouve dans de très nombreux dessins ou 🖼️ de l’époque. Renoir, Forain, Picasso ont représenté la petite jeune fille qui trotte dans la rue avec, au bras, le carton à chapeau ou le grand carton à 👗 qu’elle va livrer en ville. » Henri Joannis-Deberne (Danser en société)