Incantations à une femme imaginaire

 »-. -. Ensemencez la planète d’un amour inattendu – avait dit la voyante. J’imaginais la première rencontre. Et chuchotai ma déclaration, en tournant une 🌃 en voiture sur le périphérique… Vous direz, c’est vous ! Et ce ne sera pas une question. Moi, je dirais, j’aurais des enfants. Mais non, il faudra se taire, je ne dirai rien du tout là-dessus. Les enfants, ce sont des 👻 qui errent auprès des femmes. Les hommes vivent seuls, ils marchent seuls et leurs rêves sont remplis de ciel, de 🌊 et d’obscurs bruits de canon. Des rêves de guerre, en somme, avec des plages de sable fin… J’aurais une femme, vous. Et des paysages. En général, l’un va avec l’autre, la femme et le crépuscule avec le brouillard à la lisière des forêts.

D’où je sais cela ? Ça ne s’apprend nulle part. Je l’ai su lorsque j’avais sept ans, depuis, je n’ai rien oublié. Ni les rides, ni la peur de se mettre à nu. Aujourd’hui, je sais un peu plus de choses sur le 🌟, les abeilles et les écorces. Je sais reconnaître une centaine d’🌲 d’Europe du Nord, et j’ai passé plusieurs semaines de vacances au milieu des ruches. Quant au ☀️, c’est ce que j’aime le plus regarder. Lorsque j’ai de l’💰, j’achète un jouet portable avec des piles électriques, et je regarde ma vie sur des cristaux liquides. C’est nouveau, on voit le match entre le désespoir et la naïveté, et je me régale. Je joue pour perdre, pour voir ma vie au plus profond, lorsque je n’ai peur de rien, et que je nage au milieu des incertitudes et de l’extrême politesse. » Yves Simon (Le prochain amour)