»-. L’automne, quand tout meurt en apparence, les đż tombent, et tout ça , les đČ se dessĂšchent, l’herbe change, elle se dessĂšche aussi, mais sa racine est prĂȘte Ă repartir, l’herbe ne meurt pas et la vie ne meurt pas. Elle meurt quand tu meurs, mais sa racine est toujours lĂ et la racine repoussera. Celle de Paul comme la tienne. La mort ressemble Ă l’automne, un brin d’herbe en automne. L’hiver, il fait plus froid. Tu as des frissons, l’herbe se replie, se rabougrit contre le bonhomme, comme moi qui me courbe sous le poids du jour trop frais. La nature sommeille, attend avec confiance. Ăa ne bouge plus, les đŠ ne chantent plus, ils ne sont pas gais. Les hirondelles sont parties. L’hiver ressemble comme avant la naissance.

Au printemps, les đŠ reviennent en mĂȘme temps, coordonnĂ©s. En route pour revenir chanter. Les grives ne chantent pas encore, ce n’est pas le moment mĂȘme si sur le calendrier on est au printemps. Encore une invention des hommes, pas besoin de calendrier… Le printemps, c’est ta jeunesse. Il pointe son nez quand il le dĂ©cide, ça y est, il est lĂ , les đŠđ¶đ¶, l’herbe prend de la couleur, des couleurs. Les saisons sont ton temps, l’Ăąge que tu as, cela dĂ©pend des annĂ©es, cette annĂ©e le poireau me prend de l’agacement, les asperges j’ai voulu les biner, pour les amĂ©liorer… Parlons de l’Ă©tĂ©. L’Ă©tĂ©, il fait chaud, tout est debout, il approche quand tout est prĂȘt Ă ĂȘtre cueilli, c’est l’inspecteur des travaux finis. La pointe de La Hague jusqu’Ă lui est parfois triste, grise en l’absence de l’Ă©tĂ©, et, soudain, tout s’illumine avec l’heure des foins. » Paul Bedel (Nos đź sont plus jolies parce qu’elles mangent des đșđž)
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Joli portrait d’un oiseau đŠ
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