»-. Elle a rangé des sacs de grains que Johannes garde pour sa farine et ses semences, une sélection de méteil, seigle et orge, les seuls qu’on peut espérer sur ces terres. Elle s’est délimité une sorte de place à elle. Comme qui dirait une alcolve. Tous les matins elle est debout avant l’aube. Le café est sur le 🔥 quand les hommes arrivent de l’étable où ils sont allés traire les deux 🐄, après leur avoir donné à manger, ainsi qu’à la Grise, la 🐎. Ils n’ont qu’à s’attabler. Jamais, depuis la mère, avant la guerre, la 🏡 n’avait été aussi propre. Avant, faut dire, le Joseph s’occupait plus des bêtes que d’eux-mêmes. Il faisait presque meilleur temps de vivre à l’étable qu’à la 🏡.

Maintenant, c’est tout changé, il y a des rideaux. Les carreaux de la fenêtre et de la porte sont lavés. Les placards sont rangés. Une pile de rondins bien alignés derrière la cheminée, contre les piliers. On ne boit plus dans des verres douteux, on ne mange plus dans des assiettes encore grasses, mal rincées. Même ! Les hommes font attention de ne pas salir en entrant dans la 🏡. Il arrive certains jours qu’ils laissent leurs sabots boueux sur la pierre du seuil, pour passer la porte en chaussons, sans rien saloper. Il y a toujours une paire de sabots nettoyés pour chacun, à la disposition. -. Comme avant… Comme avant-. Et puis, plus de soins de basse-cour. C’était le Joseph qui en avait la corvée. Elle s’occupe même des 🐷, qu’elle met dans l’enclos chaque jour. C’est elle qui prépare la pâtée. Son 🍞, elle le gagne largement. » René de Maximy (La Ferme des Neuf Chemins)
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