François, poète… Villon, mauvais garçon

 »-. En quittant Charles d’Orléans pour François Villon (1431-?), Nous pénétrons dans un tout autre monde poétique et humain. Après le grand seigneur, le mauvais enfant, et même le repris de justice. À côté de la cour de Blois, le milieu des ribauds et des truands. D’ordinaire, Villon ne fréquentait guère la haute société, et ses amis lui faisaient rarement honneur. Il peint lui-même sa mère comme une femme pauvrette et toute simple. Il s’appelait François de Montcorbier, ou Des Loges, orphelin il fut élevé par maître Guillaume de Villon, chapelain, dont il prit le nom.

Il suivit, à la Sorbonne, les cours de la faculté des arts et lettres, et fut reçu maître en 1452. Il garda une culture assez mêlée, mais étendue. Mais, au lieu de se consacrer à ses études, il fréquente des êtres peu recommandables, hante les mauvais lieux, se livre à maints désordres, d’ailleurs la vie des étudiants était souvent agitée. Mais Villon ne s’en tient pas aux mauvaises farces et peccadilles, il va jusqu’au crime, il tue un prêtre lors d’une rixe et quitte Paris. Il obtient pourtant des lettres de rémission, mais il est loin de s’amender… même s’il compose Le Lais. Il quitte à nouveau Paris et nous retrouvons le pauvre hère un peu partout, où Charles d’Orléans le protege. Villon acquitte par des vers sa dette de reconnaissance.

En 1461, il est emprisonné, Louis XI qui vient d’accéder au trône le gracie. C’est pendant l’hiver 1461-1462 qu’il compose son œuvre maîtresse, Le Testament. Méfaits et inculpations se succèdent. Une sentence le condamne à mort, il s’attend donc à être pendu et étranglé. La Ballade des Pendus est le cri déchirant du condamné que guette une mort atroce, ouf… sentence annulée. À partir de 1463, interdit de séjour à Paris pour dix ans considérant ses exécrables antécédents, nous ignorons absolument ce que devint François Villon. Résignons-nous à ce mystère, qui ajoute encore au caractère pathétique de sa vie et de son œuvre. » Lagarde et Michard ( Moyen- Âge, collection littéraire)