J’aboie dans les salons parisiens

 »-. En arrivant dans les salons, les invités passaient par un aboyeur , un domestique se tenant à l’entrée et annonçant d’une voix de stentor le titre et le nom des arrivants. Vers 1895, un seul aboyeur était acceptable, on louait ses services longtemps à l’avance, il possédait le physique et la voix de l’emploi. Mais il détenait une qualité incomparable, sans jeter un coup 👁️‍🗨️sur le carton d’invitation, il annonçait avec force le titre et le nom de chacun des couples qui se présentaient, car il les connaissait tous. L’existence d’un aboyeur parisien, qui connaissait tous les invités, montre que le gratin était finalement un groupe assez petit de familles, toutes plus ou moins alliées les unes aux autres. Un bal rassemblant la fine 🌸 de la haute société parisienne tenait toujours quelque peu de la réunion de famille.

Paravent 120x120cm  »🐶🐕 », collection privée

Il arrivait aussi que l’aboyeur ne produise pas l’effet qu’attendait l’invité. Alphonse Daudet raconte, dans ses souvenirs, que, tout jeune et inconnu, il eût un jour son premier livre publié, un recueil de poèmes. Il achète fort cher un habit, et va dans le monde, un salon littéraire, celui d’une illustre comédienne et auteur. Le nouveau poète fait son entrée, un aboyeur annonce son nom, ce nom ne produisit aucun effet sur l’assemblée, seule une voix de femme qui disait. -. Tant mieux, un danseur ! Il paraît qu’on en manquait !-. Et le jeune homme fit son entrée dans le monde non pas comme jeune poète, mais comme danseur de quadrille. » Henri Joannis-Deberne (Danser en société)

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