Hachtag.Me too médiéval et burlesque

 »-. Du quatorzième siècle, la littérature médiévale française n’a pas conservé d’oeuvre comique. Le quinzième siècle, au contraire, offre toute une variété de genres. Soties, monologues, sermons joyeux, et surtout farces. Seule la farce a survécu. Le genre sera encore pratiqué au seizième siècle, puis au dix-septième, avec Molière qui en gardera les éléments jusque dans ses grandes comédies. C’est, à l’origine, un intermède comique dont on farcit les représentations sérieuses, puis la farce devient un genre autonome, dans la tradition bourgeoise, réaliste et amusante. Sans autre intention que de faire rire franchement, en peignant les moeurs de la bourgeoisie et du peuple, elle renseigne sur la vie, les habitudes, les travers du temps.

Outre La Farce de Pathelin, il faut connaître au moins La Farce du Cuvier, si drôle et si célèbre. C’est la protestation du bon sens populaire, contre la tendance de certaines femmes à tout régenter dans leur ménage. Un rollet, c’est-à-dire une liste en forme de rouleau, fixe les innombrables besognes dont Jacquinot doit s’acquitter, faute de quoi sa femme le battrait. Mais, un beau jour… celle-ci, en faisant sa lessive, se laisse choir dans le cuvier, ou baquet. Et appelle Jacquinot à l’aide. Mais lui, de parcourir imperturbablement la liste de ses obligations conjugales, où le cas présent n’est évidemment pas prévu. -. Cela n’est point à mon rollet-. Finalement, il n’aidera pas sa femme à se tirer de là avant qu’elle ait reconnu les droits du mari dans le ménage. On déchirera donc le fameux rollet. » Lagarde et Michard (Moyen-Âge collection littéraire)