»-. Là, se fit donc une très grande presse sur le Roy Jean, par convoitise de le faire prisonnier, et ceux qui le connaissaient et qui étaient le plus près de lui lui criaient. -. Rendez-vous, rendez-vous ! Autrement, vous êtes mort !-. Il y avait là un chevalier du pays de Saint Omer, qu’on nommait Monseigneur Denis de Morbecque, il servait les Anglais depuis cinq ans, s’étant en sa jeunesse exilé du royaume de France à la suite d’une querelle et d’un homicide. Il lui advint donc fort à point de se trouver non loin du Roy de France, et même le plus près de lui, au moment où on s’efforçait ainsi de le capturer.

En jouant des bras et du corps, car il était grand, il dit au Roy en bon français, ce qui attira l’attention du Roy. -. Sire, Sire, rendez-vous !-. À qui me rendrai-je ? À qui ? Où est mon cousin, le Prince de Galles ? Si je le voyais, je parlementerais-. Sire, il n’est pas ici, mais rendez-vous à moi, je vous conduirai auprès de lui-. Qui êtes-vous ?-. Sire, je suis Denis de Morbecque, mais je sers le Roy d’Angleterre, car je ne puis demeurer au royaume de France, j’y ai perdu tous mes biens-. Eh bien, je me rends à vous-. Et il donna son gant droit. Le chevalier le prit et en eût grande joie. Il y eut alors grande presse et grande bousculade autour du Roy, car chacun disait à l’envi. -. C’est moi qui l’ai pris. C’est moi qui l’ai pris !-. Et le Roy ne pouvait avancer. Ni messire Philippe, son fils aîné. » Froissart – 1337-1400 (Chroniques)
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j »adore ce tableau ! 💚
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Un tableau 🖼 original
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