»-. Alexis Mikhaïlovitch Remirov s’entourait de gens simples, recherchant avant tout des relations chaleureuses. Il aimait ceux qui l’aidaient, le protégeaient, lui prodiguaient leurs soins affectueux. Ceux qui écoutaient avec vénération ses divagations sur les lutins et les conciles de 🐒, ses fantaisies presque toujours liées à la sexualité mais habillées avec art. Ses lecteurs étaient peu nombreux et trouvaient tous place dans son appartement, autour de la table à thé. Quand Remirov prononçait le nom de gens qui, eux, étaient au-dessus du quotidien et méprisaient l’esprit petit-bourgeois, son visage prenait une expression comique.

Il cherchait à exprimer, par tout son corps malingre et voûté, l’attitude de quelqu’un qui se sent complètement dépassé. -. Nous autres sommes des gens pauvres, humbles, opprimés, meurtris. Nous ne connaissons depuis l’enfance que le cours de pied et occupons la dernière place. Pour nous, le principal, c’est de dénicher un coin où nous abriter au chaud, et ramasser si possible quelque crouton de 🍞. Pour la philosophie, laissons cela aux autres -. Chez Remirov, on percevait une nostalgie lancinante de la Russie, qu’il arrivait le plus souvent à dissimuler avec succès. Un jour, alors que je contemplais ses dessins, ses papiers, ses livres étalés sur la table ou debout sur les étagères, je lui demandai comment il pouvait se passer de la Russie. Il répondit doucement, en faisant sa grimace de martyr. -. La Russie, c’était un rêve -. Je crus percevoir des larmes dans ses yeux. » Nina Berberova (C’est moi qui souligne)
bonjour Christine , j’ai toujours aimé la Russie mais pas ses dirigeants, et l’Âme slave me parle, la musique et les danses en particulier bisous bonne journée MTH
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Superbe !
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