Mémoires d’un non-voyage

 »-. En regardant les 🌟, émerveillé, vraiment ébloui par elles, j’ai pensé partir, parfois. Voir le monde, avec mon bâton comme seule compagnie. Mais, à l’époque de ma jeunesse, je ne pensais pas vivre jusqu’à quatre-vingts ans, je pensais . –Ceux qui partent n’auront pas le temps de revenir -. Quel béta ! Et personne à cette époque ne m’aurait affirmé le contraire, ici on marche de barrière en barrière, pas plus loin. On ne voyageait pas, le loin ne voulait rien dire. Nous avions tout, les falaises, le vent, le ciel qui mord et parfois qui casse, la terre dure et pourtant fertile. Un enfant ne voyage pas. Mais un adulte, c’est en lui un homme plein d’aventures !

Par contre, je me demande souvent, comment donner envie des pierres, de la terre et de l’air aux enfants ? Je suis heureux en moi, mais je me demande s’ils le sont. J’ai pris mon bâton, en quelque sorte. -. La nature, je ne la commande pas, je la sème et j’attends. C’est cela une existence d’homme qui a eu son certificat d’âme, non pas d’études -. Donc, Paul , est-ce un voyage d’écrire, et de témoigner ?-. Oui et non, parce que le voyage c’est la vie, et rien d’autre, c’est apprendre sagement à devenir vieux -. Je suis heureux, vois-tu. Heureux veut dire que je ne sais rien. Je ne sais pas ce que le mot heureux veut dire, je ne sais rien de la vie. Le mot heureux m’oblige à chercher plus de vie dans les pierres, l’air, et les plantes qui m’entourent. » Paul Bedel (Nos 🐮 sont jolies parce qu’elles mangent des 🌺🌸)