»-. La plupart des matières que j’étudiais me cassaient les pieds, et étaient beaucoup trop compliquées pour mes modestes talents. Les mathématiques me paraissaient néanmoins relativement faciles, la biologie d’une difficulté pénible, d’autant que notre vieux microscopique ne me révéla aucune découverte intéressante. L’anthropologie, alors à son apogée de science nouvelle, me fascinait, à partir du drame des égyptologues. J’appréciais beaucoup Keats, même si je lisais le nom de Saule entre maintes lignes, mais je trouvais Alexander Pope et Wordsworth assommants. Shelley me fit pâle impression, comparé à la fougue de Lord Byron, que j’admirais énormément et que j’enviais… jusque que dans ses efforts pour être enterré avec son 🐕… Tennyson n’était à mes 👁️🗨️ qu’une outre vide, et je ne réussis jamais à apprécier Charles Dickens.

Shakespeare me dépassait, mais j’aimais la 🎵🎵de cette langue, qu’il fallait, selon mon père, lire à haute voix. Lucrèce était soporifique, mais Les Géorgiques, de Virgile, m’intéressèrent beaucoup, je retrouvais ses préoccupations dans le paysage qui m’entourait. Emerson me fut inculqué de force, tandis que je feignais, seulement, de lire Hawthorne. Après toutes ces années que mon père avait passé en compagnie des Indiens Lakotas, notre 🏡 n’était ni puritaine, ni victorienne, et je ne pouvais comprendre, ni apprécier des écrivains évoquant pareille répression. Mon père considérait Walt Whitman et Melville comme de simples curiosités, mais ces deux auteurs m’attiraient… Pris dans ce tourbillon d’activité mentale, j’étais assez audacieux et ignorant pour essayer d’écrire des poèmes à Saule, dont la plupart servirent seulement à accroître mon respect pour Keats. » Jim Harrison (La route du retour)
je suis en train de lire légendes d’automne j’aime beaucoup Jim Harrison.
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