»-. Lorsque, vers la fin de l’été 1841, George Thorley se remaria, ses amis -que sa belle humeur et son sens de l’hospitalité attiraient nombreux – se montrèrent enchantés. Un homme encore dans la fleur de l’âge avait besoin d’une épouse, sa 🏡 d’une maîtresse, les deux petites filles, qui grandissaient comme de vraies sauvageonnes, d’une mère. Enfin, considérant qu’il y avait toujours eu un Thorley à Gad’s depuis l’origine des temps, il fallait à George un fils. Leur allégresse cependant était nuancée du léger regret qu’il eût choisi une étrangère. Pour les gens du Suffolk, l’étranger commençait à la limite provinciale du Norfolk. Quelques jeunes femmes et leurs pères, une veuve ou deux, encore respectables, ressentirent une petite déception, mais, après tout, la réputation de coureur de George Thorley n’était plus à faire… Le mariage fut célébré à Leicester dans la plus stricte intimité. Personne ne s’étonna qu’aucun invitation n’eût été lancée.
Les remariages -la fiancée était veuve- étaient parfaitement admis, souvent désirables, mais en aucun cas ils ne donnaient matière à festivités. On prétendait, enfin, que la seconde Mrs Thorley était mère de deux fillettes d’âge sensiblement égal à celui des petites Thorley. Autant sa venue avait été attendue avec intérêt et curiosité, autant son arrivée provoqua des questions, voire la consternation. Dans quel fichu guêpier le brave George était-il allé se fourrer ? À première vue, et à distance, elle paraissait plutôt jeune et jolie, de près, l’âge et les rides démentait la première impression. L’aînée de ses filles avait dix ans, la seconde huit. Elles s’appelaient Diana et Lavinia. Les petites Thorley, avec leur prénom plus local, Déborah et Caroline, s’harmonisaient en âge. » Norah Lofts (Le mystère derrière la porte)
L'atelier peinture de Christine 
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