La Pomponnette à Pergaud

 »-. Puisque nous sommes en retard, nous n’avons plus aucune raison de nous presser. Viens, allons dire bonsoir à Pomponne. Voilà, je te présente Pomponne -. Belle bête, mâtin, quelle coupe. Et cette encolure, une jolie tête fine avec ça, et des oreilles bien piquées. Quel âge a-t-elle ?-. Cinq ans, aux moissons-. En pleine force, quoi ! Ça vaut bien deux cents écus-. Y a pas de prix, mon ami. Un gros billet ne me l’enlèverait pas. J’y tiens, comme à mes deux 👁️‍🗨️, à cette bête, parce que c’est doux comme un 🐑 et franc de collier. Je voudrais que tu la vois se cramponner dans les brancards, ma femme, même, en fait ce qu’elle en veut. Tiens, regarde!-

Pergaud va à la tête de Pomponne, en la tapotant doucement au passage, de la croupe à l’encolure. -. Bonsoir, Pomponnette, un petit bisou à son maître ?-. Et, de fait, la jument parcourt de ses longues lèvres la bonne grosse figure de Pergaud. Puis, elle hennit de plaisir sous la ✋ qui caresse sa crinière. -. Tu vois, mon ami, j’aime toutes mes bêtes, et je ne souffrirais point qu’on les maltraitât. J’avais, avant celle-là, une vieille rosse, qui m’avait coûté cent écus. Je ne lui connaissais que des défauts, et avec ça, rétive avec la charrette. Eh bien, quand le boucher de Parthenay, à qui je l’avais vendue, est venu la chercher, tu me croiras si tu veux, j’ai pleuré. Delphine aussi a eu le 💜 gros… » Germain Rallon (L’Ouche aux brebis)