Ode à mon premier ☕ du matin… et à mon aïeule Francette

La réserve de café a considérablement diminué, flemme de faire dix kilomètres pour me rendre au supermarché avec ma liste et mon 🛒, nulle envie de fréquenter l’épicerie du village, où les joyeuses commères semblent prendre un malin plaisir à guetter la solitaire que je suis… -. Alors, Christine, on fait toujours l’artiste-peintre ?- Bref… Les temps d’abondance sont terminés, il faut passer aux restrictions. Me revient alors en tête l’anecdote, de moins en moins dosée en caféine tout au cours de la journée, que me narrait Mamie Marcelle. L’histoire se passe en Bretagne, à l’aube du vingtième siècle, chez sa grand-mère, la Francette.

Au saut du lit, la cafetière -j’ai quasiment la même, c’est une italienne, à piston, sans technologie avancée ni même une prise électrique- fumait d’un bon breuvage chaud et fort. C’était le premier passé, celui qui réveille, qui revigore, qui promet une belle journée. Le second passé -comprenez le second passage avec le même ingrédient, juste en rajoutant de l’eau bouillante sur la mixture- est déjà plus clair, moins fort en arôme et en subtilités. Il fera toutefois l’affaire pour une petite pause en milieu de matinée, avec ou sans copines, en y trempant une tranche de 🍞 rassis, petite douceur pour entretenir le physique et le moral. Le troisième passé -là c’est carrément du jus de chaussette, de la tisane, un brouet infâme sans saveur ni odeur- sera servi, éventuellement, au téméraire qui ose s’y risquer, avec le repas de midi. À 16heures, à la pause, -. Qui veut de mon dernier et quatrième passé ? -. Plus personne, je le crains, encore que l’estomac ne risque guère d’être endommagé… L’anecdote vous fait sourire, nous voilà bien loin de notre société d’ultra-consommation. À propos, pourquoi l’expression Jus de chaussette ? Sur le sujet, Mamie Marcelle était un puits de science. – . Qui ne possédait pas de cafetière faisait passer le café dans une vieille chaussette. Il paraît qu’il était encore meilleur…-. Des amateurs ? 🥴

Mon conseil. -. Dis, Christine, en panne de café ce matin-là, pour quelle solution as-tu opté ? -. Aucune de ces propositions, pourtant alléchantes, surtout… le troisième passé, dans une chaussette-. Mon amie et élève de L’atelier de peinture, créneau du jeudi après-midi car elle est comme moi largement retraitée, est ma voisine. Un petit détour chez elle pour me recharger en caféine s’impose. Puis, après une pause ☕ bienvenue, retour à mon atelier, où m’attend, posé sur son chevalet, un 🖼️ en souffrance…🤪. Post-scriptum. Ça marche aussi, paraît-il, avec le thé, quoiqu’il fût bien rare d’usage, en Bretagne, il y a plus d’un siècle…