»-. Le mioche, tôt levé ce matin, secoue le garde-🔥 grillagé derrière lequel il écoute, bouche bée, siffler la bûche. –Tu ne sais pas, il fait si beau que tu devrais promener Jeannot dans le chemin, ça lui ferait prendre l’air-. Tu as une bonne idée, maman…-. Ils partent donc tous les deux à la fontaine, le père penché vers le mioche parce qu’il est trop grand pour lui donner la ✋ quand il se tient droit, et le petit, butant partout, s’emmêlant les jambes, riant aux éclats lorsqu’un caillou le fait trébucher et qu’il se sent tout à coup arrêté dans sa chute, soulevé, redressé par la ✋ amie qui emprisonne la sienne. -. Voyons, Jeannot, fais attention, regarde où tu poses tes petons-. Mais Jeannot n’écoute pas. Pourquoi regarderait-il par terre, où rien ne l’intéresse, alors qu’il y a un ☀️ là-haut, une pie qui traverse, au-dessus de sa tête, un pic-vert qui choque, de son bec pointu, le tronc creux d’un saule ?

Voici le ruisseau, et la passerelle, les poutres résonnent, le ruisseau murmure, et Jeannot s’arrête. Puis il s’accroupit. Pour voir de plus près cette eau de cristal qui jase comme lui, et suivre des👁️🗨️ les houppées d’écume qui voguent, gracieuses, au fil de l’eau. Un martin-pêcheur, tout à coup, se pose sur une faible branche où, mollement, il se balance. L’enfant tend la ✋, l’🐦 voit le geste. Un frou-frou rapide, un éclair bleu qui fuit, frôlant le courant d’où montent des perles. Et l’enfant, déçu, regarde la branche qui oscille encore, battant de son ombre la surface de l’eau. Ils repartent tout doucement. Jeannot paraît absorbé, à présent. Suit-il donc, en rêve, dans son vol fantasque, le bel 🐦 d’azur qui vient de l’ émerveiller ? Peut-être… » Germain Rallon (L’Ouche aux brebis)