»-. On va planter son chevalet dans les champs mêmes. Et découper dans la nature son 🖼️, qu’on peindra tout entier dehors. Voici le bois de Courbet, avec sa pénombre verte, ses sombres feuilles étendues sur les cailloux et les ruisseaux. Mais le ☀️ perce dans les branches, met sur le sol et la chair des taches claires qui bougent, et l’ombre s’évanouit. Puis l’ 👁️🗨️ du peintre, d’abord ébloui par l’illumination solaire, se fixe, insiste, se rééduque peu à peu, distingue un 👻 d’ombre, là où d’abord il ne voyait plus rien. L’ombre même est de la lumière, elle est transparente, elle est aérienne. Et les couleurs du prisme, selon les mille tons voisins, l’incidence de l’éclairage, s’y décomposent et s’y transmuent en gammes de plus en plus nuancées et subtiles, que nul n’avait jamais observé avant.

L’objet, bientôt, n’a plus sa couleur personnelle, le ☀️ et l’ombre qui jouent, tous les reflets errants qui s’entre-croisent, les variations de la saison, de l’heure, de la seconde impressionnés par le passage du vent, l’interposition d’un ☁️, promènent sur sa surface mille tons changeants et mobiles qui font de l’écorce du monde un vaste drame mouvant. Quand les jeunes gens auront vu les peintures de Boudin, où l’espace marin brouille les agrès, les voiles, tremble avec la vapeur et l’embrun, les aquarelles du hollandais Jongkind, où l’air, l’eau, la glace, les nuées sont un même abîme liquide aussi profond que l’océan, aussi transparent que le ciel… Quand Claude Monet et Pissarro auront découvert, à Londres, la féerie dansante des noces du ☀️ dont les 🖼️ de Turner aveuglent les regards, la rénovation de la peinture sera faite dans leur instinct. » Elie Faure (Histoire de l’art)
Merci
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